Rayonnement du réseau

Entretien avec Edouard Cuendet, Directeur de la Fondation Genève Place Financière

Edouard Cuendet, vous êtes Directeur de la Fondation Genève Place Financière depuis 2014, pouvez-vous nous expliquer quel est le rôle de la Fondation ?

La Fondation Genève Place Financière (FGPF) a été créée en 1991 par les 80 membres de la Bourse de Genève. En tant qu’organe faîtier de la Place financière, elle a pour mission principale de veiller à l’attractivité et à la compétitivité de celle-ci. Elle est donc au service de l’ensemble des acteurs de la Place. Actuellement, le secteur financier genevois génère environ 38’000 emplois et contribue à hauteur de 13,1% du PIB genevois. Il repose sur trois piliers: la gestion de fortune privée et institutionnelle, la banque commerciale et de détail ainsi que le financement du négoce de matières premières.

Afin de préserver et, surtout, de développer cet écosystème unique, le Conseil de la FGPF a défini trois axes prioritaires, à savoir un engagement déterminé en faveur de conditions-cadres attrayantes; une promotion et une communication dynamique; le développement de la formation en soutenant l’apprentissage, la formation académique et la formation continue. L’un des principaux atouts de la place financière genevoise est sans conteste son savoir-faire. Par conséquent, il est essentiel d’attirer, de former et de conserver des talents en mesure de relever les défis actuels et futurs. La FGPF apporte sa pierre à l’édifice en identifiant les besoins des acteurs financiers afin d’élaborer les réponses adéquates avec le Département de l’Instruction Publique (DIP) et les instituts de formation, dont l’ISFB.

La FGPF siège par ailleurs par votre intermédiaire au sein du Conseil de l’ISFB. Quels sont les liens entre les deux institutions ?

Depuis une trentaine d’années, l’ISFB joue un rôle majeur dans le développement des connaissances et le maintien de la compétitivité de la place financière genevoise. Par conséquent, l’ISFB et la FGPF avancent dans la même direction en favorisant le niveau d’excellence des collaboratrices et des collaborateurs de la Place. Ces derniers se distinguent par leur employabilité élevée, c’est-à-dire leur capacité à obtenir un nouvel emploi, à évoluer de façon autonome dans le marché du travail et à progresser dans leur carrière. Or, cette employabilité dépend grandement du développement des compétences effectué tout au long de la vie professionnelle. Dans ce contexte, l’ISFB constitue un acteur incontournable en Suisse romande aux côtés de la HEG-Genève, de l’Université de Genève ou encore du Swiss Finance Institute. Nous avons en effet la chance à Genève de pouvoir compter sur ces organismes issus du secteur public et privé qui partagent un objectif commun : le savoir-faire doit être cultivé grâce à une mise à jour permanente.

Quels sont les enjeux en matière de développement de compétences selon vous dans le domaine bancaire en Suisse romande ?

L’Enquête conjoncturelle 2023-2024 de la FGPF menée auprès des banques, des gestionnaires de fortune et autres intermédiaires financiers genevois, illustre leur bonne santé et leur optimisme pour l’année à venir. 4 domaines d’activités sont considérés comme prioritaires: la fintech, la finance durable, la gestion de fortune et la compliance. Dans ce contexte, les banques considèrent que, parmi les plus grands enjeux du marché du travail, un accès à des spécialistes qualifiés est vital. Afin de répondre à ce besoin, la formation constitue un facteur essentiel.

En matière de fintech, l’étude réalisée par eforesight et la HEG-Genève avec le soutien de l’ISFB permet d’avoir un benchmarcking numérique des acteurs suisses de la banque privée. Ses conclusions mettent en lumière la marge de progression dans ce domaine. La FGPF observe que la numérisation de certaines activités financières entraîne une transformation des professions et une demande accrue pour la formation continue. Pour répondre à ce besoin, la HEG-Genève et l’ISFB se positionnent comme des interlocuteurs indispensables. Le second a d’ailleurs développé un certificat intitulé « Future of Finance » destiné au personnel bancaire et offre des cours modulaires sur la fintech dans le cadre des révisions régulières de la certification SAQ CWMA, dont bénéficient les collaboratrices et collaborateurs actifs dans la gestion de fortune.

La HEG-Genève et l’ISFB sont d’ailleurs allés encore plus loin en concluant en septembre 2023 un partenariat stratégique afin de déployer, dès le printemps 2024, un programme unique en Suisse romande de formation continue en management bancaire, qui a reçu le soutien de la FGPF. Cette initiative démontre une fois de plus la pertinence des partenariats public-privé.

L’ISFB est également présent dans le domaine de la durabilité, grâce au Certificat Finance Durable. Ce positionnement est nécessaire pour accompagner une tendance de fond qui vise à faire de Genève un hub d’envergure mondiale dans la soutenabilité. Les collaboratrices et collaborateurs du secteur bancaire doivent notamment être à même d’évaluer et d’identifier les critères ESG et de les décliner en une stratégie d’investissement appropriée. Cela fait partie des objectifs du certificat précité.

La formation constitue également une réponse aux incertitudes liées à la reprise de Credit Suisse par UBS en ce qui concerne l’évolution des effectifs. L’importance des bilans de compétences et du maintien d’un réseau professionnel est indiscutable. Ici aussi, le rôle de l’ISFB prend tout son sens afin d’accompagner les spécialistes du monde bancaire en transition professionnelle.

Edouard Cuendet

Directeur
Fondation Genève Place Financière

« L’ISFB prend tout son sens afin d’accompagner les spécialistes du monde bancaire en transition professionnelle. »

Domaine d’activité stratégique 4

Rayonnement du réseau

En tant qu’association professionnelle, l’ISFB évolue au sein d’un écosystème composé de nombreuses parties prenantes, avec d’un côté les établissements membres, leurs collaborateurs et le public intéressé par la banque et la finance en général. De l’autre, les acteurs publics et privés, les centres de formation et les universités, qui œuvrent dans le domaine de la formation initiale ou continue, et dans le développement et le conseil de carrière. Tous ont en commun d’être actifs dans la gestion des compétences bancaires et financières.

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