Formation continue

Former à une vision transversale du risque : entretien avec Jérôme Desponds, intervenant du nouveau certificat ISFB Contrôle Interne et Gestion des Risques

Dans cet entretien, Jérôme Desponds, intervenant du nouveau certificat ISFB Contrôle Interne et Gestion des Risques, partage sa vision de la formation, son approche pédagogique et les enjeux actuels du domaine. Il explique comment le programme permet aux participants de développer une compréhension transversale des risques et d'acquérir des réflexes pratiques pour mieux anticiper et gérer les situations complexes.

Jérôme Desponds, vous êtes chargé de cours à l'ISFB, où vous enseignez dans le cadre du tout nouveau certificat ISFB Contrôle Interne et Gestion des Risques. Quelles sont vos attentes et quelle approche adopterez-vous en tant qu'intervenant ?

D'abord, intervenir en tant que chargé de cours constitue une formidable occasion d'apprendre. L'interaction avec des professionnels qui traitent au quotidien des problématiques complexes et font face à des questions spécifiques permet d'échanger et de réfléchir ensemble sur l'identification des options et le choix de la solution qui répondra au mieux à l'ensemble des faits pertinents. La force du groupe permet à ses membres de s'enrichir des thématiques et cas concrets apportés par chacune et chacun, et d'appliquer les pratiques discutées à son propre environnement professionnel.

A ce titre, la diversité d'activité, de parcours et de formation des participants constitue également une chance supplémentaire de faire preuve de créativité dans la résolution des problèmes pratiques.

J'accorde également beaucoup d'attention à la structure du cours : un fil rouge précis, clair et, dans la mesure du possible, exhaustif offre en effet davantage de possibilités de s'en écarter pour aborder les questions soulevées par les participants. Bien évidemment, il s'agira de présenter, expliquer et illustrer les concepts et le cadre réglementaire lié au thème du module (la gestion des risques de marché). Mais une fois les bases posées, je propose de mettre en contexte et en pratique la gestion de ces risques, afin de susciter les réactions des participants et de leur permettre de se projeter dans leur environnement professionnel.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et professionnel ?

Après un master en droit de l'Université de Lausanne, j'ai souhaité m'investir dans le domaine bancaire et j'ai alors rejoint Arthur Andersen (par la suite EY) dans le département d'audit bancaire. Durant plus de 15 ans, j'ai servi des établissements financiers actifs en Suisse romande et au Tessin et obtenu mon diplôme d'expert-comptable. Ces années m'ont également donné la possibilité d'effectuer un stage auprès de la Commission fédérale des banques (aujourd'hui la FINMA), de siéger au sein des comités professionnels en matière d'audit d'EXPERTsuisse et d'enseigner l'audit plusieurs années en tant que chargé de cours auprès de HEC Lausanne.

J'ai ensuite rejoint Mirabaud en tant que responsable risque et compliance pour le groupe, en charge également des départements crédit, fiscalité et sécurité IT, et actif en tant que membre du comité exécutif. Durant 9 ans, j'ai conduit plusieurs projets en lien avec la transformation de la gouvernance et le développement du modèle d'affaires.

Mon goût du contact avec les clients et mon intérêt intellectuel pour la diversité des thématiques m'ont motivé à « replonger » dans le domaine du conseil, d'abord au sein de KPMG dès 2022, puis aujourd'hui à mon compte.

Quels sont, selon vous, les principaux défis actuels dans le domaine du contrôle interne et de la gestion des risques ?

Les enjeux sont nombreux et en constante évolution. Mais trois tendances de fond vont, de mon point de vue, avoir des effets importants sur ce domaine. D'abord, avec le développement de la réglementation, les établissements ont tendance à gérer leur risque en silo ; or, conserver une vue globale et transversale est essentiel pour se préparer à la prochaine crise. Ensuite, la volonté de la FINMA de mettre en œuvre un senior management regime va étendre le périmètre des collaborateurs soumis à une responsabilité personnelle renforcée. Enfin, la digitalisation et l'automatisation sont des facteurs stratégiques à intégrer pour assurer l'efficience dans la gestion des risques.

Le certificat ISFB Contrôle Interne et Gestion des Risques débutera prochainement, en octobre 2025. En quoi ce programme peut-il offrir des solutions concrètes?

Le certificat apporte une réponse à deux des enjeux que j'ai mentionnés précédemment. En effet, avec une vue à 360° sur l'univers des risques, il donne aux participants la possibilité de mener leurs réflexions de manière transversale, et de briser les silos afin d'apprécier les pratiques, quel que soit le type de risque considéré. Ensuite, grâce à l'intervention de chargés de cours dont le parcours professionnel leur a permis de gérer de nombreuses situations spécifiques, complexes ou de crise, les participants bénéficieront d'une large palette de cas pratiques destinés à développer leur réflexe professionnel et à renforcer leur capacité à faire les bons choix face à une situation nouvelle.

Jérôme Desponds

Associé gérant (ad fidem sàrl)

« Avec une vue à 360° sur l'univers des risques, le certificat donne aux participants la possibilité de mener leurs réflexions de manière transversale, et de briser les silos afin d'apprécier les pratiques, quel que soit le type de risque considéré. »

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