Formation continue

Former les acteurs de la finance de demain : entretien avec Vincent Pignon, intervenant au Certificat ISFB Future of Finance

Avec l’arrivée prochaine d’une nouvelle édition du Certificat ISFB Future of Finance, l’ISFB s’entoure d’experts pour préparer les professionnels aux grands défis technologiques, humains et réglementaires du secteur bancaire. Rencontre avec Vincent Pignon, Chargé de cours ISFB, qui partage sa vision et son approche pédagogique.

Vincent Pignon, vous intervenez à nouveau en tant que chargé de cours au sein de l’ISFB, cette fois-ci dans le cadre du Certificat ISFB Future of Finance. Quelles sont vos attentes et quelle approche adopterez-vous en tant qu’intervenant ?

J’ai déjà effectivement eu le plaisir d’intervenir à l’ISFB, et je suis ravi de pouvoir à nouveau contribuer à la réussite de ce programme tout en étant au contact direct des praticiens. C’est une expérience enrichissante, car l’enseignement n’est pas seulement un transfert de connaissances, mais aussi un échange vivant avec des professionnels confrontés chaque jour aux réalités de la finance.

Mon objectif est de partager des expériences concrètes, mais aussi de susciter des discussions et des questionnements. Je privilégierai donc une approche interactive, fondée sur des études de cas, des échanges de bonnes pratiques et des mises en situation. Plus que transmettre un savoir figé, il s’agit de donner des clés de lecture et des outils pour naviguer dans un environnement en perpétuelle évolution.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et professionnel ?

Sur le plan académique, j’ai suivi un master en business school, avant de poursuivre avec un master en sciences. J’ai ensuite réalisé un doctorat consacré à la régulation des monopoles naturels, sous la direction du professeur Philippe Dessertine. Ce parcours m’a permis d’acquérir à la fois une vision globale des dynamiques économiques et une compréhension approfondie des enjeux réglementaires liés aux secteurs stratégiques, dont la finance.

Côté professionnel, j’ai eu la chance d’exercer dans des contextes variés. Entrepreneur fintech depuis de nombreuses années, j’ai pu développer des projets innovants au croisement de la technologie et de la finance. J’ai également travaillé comme consultant en stratégie, dans le domaine bancaire, et conseiller au digital pour l’État de Genève, ce qui m’a donné une perspective unique sur l’articulation entre acteurs publics, régulation et innovation.

Parallèlement, l’enseignement a toujours occupé une place importante dans mon parcours. J’ai été membre du corps professoral à la HEG Genève, et j’ai eu l’occasion d’intervenir dans plusieurs institutions de renom, dont l’ISFB. Cette diversité d’expériences m’a conforté dans l’idée que la finance de demain se construira à travers l’échange de connaissances, l’agilité et l’innovation collaborative.

Selon vous, quels sont aujourd’hui les principaux défis du secteur bancaire face aux nouvelles technologies ?

Les défis sont multiples et souvent interdépendants.

Le premier est d’ordre technologique : l’intégration rapide de solutions telles que l’intelligence artificielle avec l’automatisation des processus, la blockchain avec les actifs numériques ou encore le quantique exige des investissements considérables et une vision claire. Beaucoup d’établissements doivent moderniser des systèmes informatiques hérités et parfois obsolètes, ce qui représente un frein majeur.

Le deuxième défi est lié à la cybersécurité. Plus la banque se digitalise, plus elle s’expose à des menaces sophistiquées. Protéger les données sensibles des clients tout en garantissant la fluidité de l’expérience reste un équilibre délicat.

Le troisième défi est culturel et humain. La transformation digitale n’est pas qu’une affaire de technologies, mais aussi de mentalités. Il s’agit de faire évoluer les compétences, de former les collaborateurs et d’accompagner le changement.

Enfin, un dernier enjeu réside dans la régulation : comment innover tout en respectant un cadre légal de plus en plus strict, notamment en matière de protection des données et de conformité ?

Le Certificat ISFB Future of Finance débutera en novembre prochain. En quoi ce programme apporte-t-il des solutions concrètes, et quelles sont, selon vous, les forces et spécificités qui en font toute la richesse et la qualité ?

Le Certificat ISFB Future of Finance est une réponse concrète à ces défis. Sa force réside dans son approche pluridisciplinaire : il ne se contente pas d’expliquer les technologies émergentes, mais les met en perspective avec les enjeux stratégiques, réglementaires et humains du secteur. Les participants y trouvent non seulement des connaissances, mais aussi des outils opérationnels directement applicables dans leur environnement professionnel.

Une autre spécificité est la proximité avec le terrain. Les intervenants, dont j’ai l’honneur de faire partie, ne sont pas uniquement des enseignants, mais aussi des praticiens actifs. Cette connexion directe avec la réalité des métiers garantit la pertinence des contenus. Le programme favorise également le travail collaboratif entre participants de différents horizons, ce qui stimule la créativité et l’échange de bonnes pratiques.

En résumé, je pense que ce certificat se distingue par son ambition : préparer les professionnels non seulement à suivre l’évolution de la finance, mais à en devenir des acteurs moteurs. C’est cette vision proactive, tournée vers l’avenir, qui fait toute la valeur du programme.

Vincent Pignon

CEO (WeCan)

« Plus que transmettre un savoir figé, il s’agit de donner des clés de lecture et des outils pour naviguer dans un environnement en perpétuelle évolution. »

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